Clara Chabalier est comédienne et metteure en scène. La tentative d’englober la réalité du monde, que ce soit par un
langage poétique puissant ou au contraire par une langue en creux, constitue le moteur de sa recherche. Comme comédienne aussi bien que comme metteur en scène, elle s’engage dans des formes expérimentales et résoluments
contemporaines : au théâtre avec Dieudonné Niangouna (*Nkenguegi* - Théâtre Vidy Lausanne et Festival d’Automne),
Roméo Castellucci (*Four Season Restaurant*- Théâtre de la Ville) ou Jean-François Peyret (*Re : Walden* - création
au festival d’Avignon), avec le chorégraphe Laurent Chétouane (*Considéring / Accumulations* - Théâtre de la Commune - CDN d’Aubervilliers). Au cinéma, un travail de 2 ans avec le réalisateur César Vayssié, encadré par plusieurs
chorégraphes et performeurs, donne lieu au film UFE (*Un Film Evènement*), distribué par Shellac et récompensé par plusieurs festivals. Si elle joue parfois dans ses spectacles, ce n’est qu’une manière d’assumer son regard. Elle est le porte-parole de l’auteur dans *Calderón* de Pasolini, sa première mise en scène. Elle parle en photographe dans *Autoportrait*, d’après Edouard Levé. Elle prête sa voix à la radio *d’Effleurement*, qui accompagne les deux actrices.
La partition qu’elle interprète dans *Voyage d’Hiver*, composée en collaboration avec Sébastien Gaxie, ressemble furieusement à son auteur, Elfriede Jelinek. Elle interroge les nouvelles technologies dans le spectacle vivant : d’abord dans le cadre d’un cycle de recherche au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique, qui vient ponctuer ses études d’actrice au Studio-Théâtre d’Asnières et à l’ERAC (Ecole Régionale d’Acteurs de Cannes), où elle choisit de travailler sur le mythe de Cassandre (*CassandreMatériaux*, présenté au Théâtre Clara Chabalier 22 de la Commune - CDN d’Aubervilliers pour le festival JT16). Elle participe actuellement au laboratoire européen Open Access de recherche sur les projets transmedia, soutenu par Le Granit (Belfort, France), DuplaCena - Festival Temps d’Images (Lisbonne, Portugal), ColectivA (Cluj-Napoca, Roumanie) et le National Theatre Wales (Cardiff, UK). Elle effectue un travail de transmission, que ce soit auprès d’amateurs (en partenariat avec la MC 93, la Pop, Théâtre Nanterre-Amandiers, Théâtre de la Cité Internationale, StudioThéâtre de Vitry…) ou de jeunes professionnels : La Manufacture
de Lausanne, l’ENSAD de Montpellier, l’ERAC à Cannes, l’EDT91 à Corbeil-Essonnes.
Katia Kameli est diplômée de l’École Nationale des Beaux-Arts de Bourges postdiplôme le Collège-Invisible à l’École Supérieure d’Arts de Marseille. Son travail a trouvé une visibilité et une reconnaissance sur la scène artistique et cinématographique internationale et a été montré lors d’expositions personnelles :* She Rekindled the vividness
of the past*, Kunsthalle Münster, Allemagne (2019) ; *À l’ombre de l’étoile et du croissant*, Centre régional de la photographie Hauts-de-France, Douchyles-Mines (2018) ; *Stream of Stories, chapitre 5*, Biennale de Rennes (2018) ; *What Language Do You Speak Stranger?*, *The Mosaic Rooms*, London (2016) ; *Taymour Grahne Gallery*, New
York (2014). Elle a également participé à de nombreuses expositions collectives : Biennale de Rabat (2019) ; Biennale
de Dakar (2018) ; Biennale de Rennes, (2018) ; Platforma Festival, Newcastle, (2017) ; Global Players, Biennale für
aktuelle fotografie Kunstverein Ludwigshafen, Mannheim (2017) ; *Cher(e)s Ami(e)s*, Centre Pompidou, Paris (2016) ; *Made in Algeria*, Mucem, Marseille (2016). Ses oeuvres font parties des collections publiques suivantes : Centre Georges Pompidou, Centre National des Arts Plastiques (CNAP), FRAC Hauts-de-France, FRAC PoitouCharente, FRAC PACA, FRAC Bretagne, FMAC, Conseil régional de Seine St-Denis, Conseil régional du Var. La pratique de Katia Kameli, artiste et réalisatrice francoalgérienne, repose sur une démarche de recherche : le fait historique et culturel alimente les formes plurielles de son imaginaire plastique et poétique. Elle se considère comme une « traductrice ». La traduction n’est pas un simple passage entre deux cultures ni un simple acte de transmission, mais fonctionne aussi comme une extension de sens et de formes. L’acte de traduction déconstruit la relation binaire et parfois hiérarchique entre la notion d’original et de copie. La réécriture des récits est centrale au sein de son travail. Elle met en lumière une histoire, globale, faite de frontières poreuses et d’influences réciproques afin d’ouvrir une voie réflexive et génératrice d’un regard critique sur le monde. Elle mène une activité de création et de recherche centrée sur la question de l’image, fixe et en mouvement : du documentaire à l’installation, vidéo, photographique et ou sonore, elle explore les
frontières entre le cinéma et les arts plastiques. Son travail utilise des ressources multiformes, il joue entre le document et la fiction, l’archive et le collage, et propose toujours plusieurs grilles de lectures au spectateur. Le croisement des points de vue, des matériaux et des disciplines occupe une place importante dans sa démarche. Aussi, elle fait souvent intervenir au sein de ses oeuvres les paroles et les regards d’historiens, philosophes, sociologues,
écrivains, traducteurs, musiciens, tisserands, conteurs…
Chloé Delaume est née en 1973. Elle est écrivaine et performeuse. Elle pratique l’écriture sous de multiples
formes et supports depuis 2000. Près d’une trentaine de livres : romans, fragments poétiques, théâtre, essais, autofictions. Son dernier ouvrage, *Mes biens chères sœurs*, est paru aux éditions du Seuil, dans la collection Fiction & cie, en 2019. Son roman, *Le cœur synthétique*, est paru 2020 chez le même éditeur. Lauréate du Prix Décembre 2001 pour* Le Cri du Sablier*, elle a été pensionnaire à la Villa Médicis en 2011-2012. Elle collabore régulièrement avec des artistes (François Curlet, Saâdane Afif, Delphine Coindet, Sophie Calle), vidéastes (Camille Ducellier) , designers (Dévastée) , musiciens (Richard Pinhas, Sophie Couronne, Aurélie Sfez, Juan Pablo Carreno, Gilbert Nouno, Magic Malik, Rogelio Sosa). Elle réalise également des pièces sonores et des fictions radiophoniques (Arte Radio, France Culture). Parolière (Wilfried, Nicolas Comment, The Penelopes, Indochine), elle enregistre actuellement un album, *Les fabuleuses mésaventures d’une héroïne contemporaine,* avec les musiciens Patrick Bouvet et Eric Simonet. Sortie cet automne, sur le label Doki Doki en partenariat avec Agnès b. Elle est artiste-associée au Magasin des Horizons, le CNAC de Grenoble, depuis 2018 et jusqu’à 2021, où elle développe un projet autour de l’activité onirique des habitants.